Nespresso, du rêve à la réalité. Blog de soutien aux salariés

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La greve du 24 avril 2008

Libé Lyon

Nespresso énerve ses salariés

SOCIAL –Ily a deux catégories d'employés chez Nespresso. George Clooney, et lesautres. "Nespresso, ton café a un goût amer", pouvait-on lire hier surune des pancartes portée par les salariés en grève. Jeudi, unesoixantaine d'employés Nespresso a manifesté à Lyon pour dénoncer lapression qu'ils subissent et demander des augmentations de salaire…

Non, tout n'est pas volluto et cosi chez Nespresso. « Au fil des ans,devant l'accroissement des bénéfices, la logique de rentabilité maximums'est mise en place. Les conditions de travail se sont doncinévitablement dégradées », dénonce la CGT. Nespresso emploie 650 personnes en France, dont 250 à Lyon où se trouvele call-center (les autres sont répartis entre le siège parisien et lesquinze boutiques). Le salaire moyen, selon laCGT, est de 1050 euros nets sur 13 mois. Le syndicat dénonce l'absenced'augmentation malgré les bénéfices records du groupe Nestlé et laréussite sans précédent du concept Nespresso  (54 millions de bénéficesen  2007).

La colère avait éclatéeen janvier dernier devant le call-center de Lyon. Une quarantaine d'employés avait alors débrayé durant une heurepour réclamer une revalorisation de leurs salaires. Sans obtenir satisfaction. "Les primes, que l'on touche au mois de mars, ont même baissé cette année",fait remarquer Yasmine Cissokho, déléguée CGT. Cette grève était lapremière pour l'entreprise dont la première section syndicale a étécréée à Lyon en juin dernier. D'où cette nouvelle action en plein centre-ville. Objectif : sensibiliser les clients, où plutôt, comme on lesappelle chez Nespresso, les membres du « club », aux conditions detravail des salariés de l'entreprise. Assez loin de l'univers  luxe et voluptueux vanté par les campagnes de pub de la marque.

« La pression est dingue, il faut vendre toujours plus decapsules, on se prend des avertissements si jamais on oublie de dire «et à très bientôt au club Nespresso » à la fin d'un appel », raconte un salarié. Une autre, employée au service assistance, explique que «mêmelorsque des clients appellent furieux parce que leur machine ne marchepas, on est obligé de leur proposer d'acheter des nouveaux produits». «J'aiun bac +5 en communication, je travaille pour une entreprise qui faitd'énormes bénéfices et je gagne 1000 euros par mois, je ne trouve pasça normal», ajoute une autre. «C'est ça le capitalisme», résume une cliente sortant de la boutique avec un sac plein decapsules. Avant de partir, elle demande quand même où elle peut signerla pétition de soutien aux salariés.

A.Gd.


Libération

Salaires à trop faible dose chez Nespresso
Alice Géraud (à Lyon)
QUOTIDIEN : vendredi 25 avril 2008
  

A l'arrière-plan, George Clooney sourit sur uneaffiche couvrant la vitrine. Au premier plan, sur le trottoir, unejeune femme crie aux passants : «George vous fait rêver ? Nos salaires nous font pleurer.» Hier, une cinquantaine d'employés de Nespresso ont manifesté leur mécontentement devant la boutique lyonnaise du successfull marchand de café. Leurs revendications : la hausse des salaires. «Lesalaire moyen chez Nespresso est de 1 050 euros nets, pour des gens quiont au minimum bac + 2, alors que l'entreprise fait des bénéficesrecords», explique Yasmine Cossikho, déléguée CGT. En 2007, lesbénéfices de Nespresso étaient de 54 millions d'euros, 34 millions en2006. La société emploie 650 salariés en France, dont 250 à Lyon où estbasé le centre d'appel clients. Les Lyonnais avaient fait une premièregrève en janvier. Sans effet. Alors, hier, les employés ont décidé dese mettre sous les photos de Clooney, en centre-ville, pour tenter desensibiliser les clients (pardon les «membres du club»). Un salariéraconte la «pression» : «Il faut vendre toujours plus decapsules et on se prend des avertissements si jamais on oublie de dire: "Et à très bientôt au club Nespresso" à la fin d'un appel.»


Le Progrès

Les salariés de Nespresso réclament leur part du gâteau

Participation en hausse pour le deuxième mouvement de grève desemployés du centre d'appels, qui ont manifesté hier en centre ville

Lecafé, ça réveille. Et les grévistes de Nespresso prennent les nerfs.Une soixantaine d'entre eux entonnent des slogans à tue-tête sur laplace des Jacobins. « Salaire maximal, bénéfice minimal!», scande legroupe qui s'est rassemblé devant la boutique de machines expresso ducentre de Lyon, en faisant signer des pétitions aux clients. Ledébrayage de trois heures organisé par la CGT a rassemblé hier vingtpersonnes de plus qu'en janvier dernier. Seuls des téléconseillers ducentre d'appels national de l'entreprise, basé à La Part-Dieu, ontquitté leur poste de travail. Les employés de la boutique n'ont pasbougé le petit doigt. « Il y a eu des directives très strictes de lapart des managers », affirme Yasmine Cissokho, la déléguée syndicalequi tente de faire monter la pression depuis plusieurs mois pourobtenir des hausses de salaires supérieures à celles accordées par ladirection. « La plupart des gens ne gagnent que 1050 euros net parmois sur treize mois, alors qu'ils sont bac + 2 ou bac + 3», reprend lasyndicaliste. Elle demande une augmentation de 170 euros net pour tous.« Ma paie n'a pris que 10euros! assure une employée. Pourtant, cen'est pas comme si Nespresso était une PME!» Selon la CGT, lesbénéfices ont bondi l'an dernier de plus de 60 %, dopés par l'effetGeorge Clooney, l'ambassadeur de charme de la marque. « Actuellement,c'est invivable pour moi », confie Delphine, la trentaine, célibataireavec deux enfants à charge. « Mon loyer m'engloutit la moitié de monsalaire. Devoir appeler ses parents pour qu'ils payent ses factures,c'est les boules. J'aime mon boulot, je veux juste 1200 euros parmois.»

Le cortège prend le chemin de l'autre boutique, place de la Bourse.La CGT menace alors la direction d'un conflit plus corsé : une journéeentière. Un manager recevra une délégation dans l'après-midi. Joint autéléphone par Le Progrès, le directeur général de Nespresso France,Jean-Paul Le Roux, insiste sur « la culture du dialogue » du groupe. Ilmet en avant les très nombreux recrutements effectués ces dernièresannées. « A 90 %, des CDi, ce qui nous place hors du contexte de laprécarité », insiste-t-il, en avançant le chiffre de « 2000 euros brutpar mois » pour le salaire moyen dans l'entreprise. « Je comprends lasituation délicate de certains salariés mais Dieu merci, ce n'est pasla majorité. » L'entreprise a versé une participation équivalente à «plus de trois mois de salaires », sans compter une prime de « plus d'unmois de salaire ». Et le responsable de conclure : «Nous sommessoucieux du bien-être de nos équipes. »

Nicolas Ballet


FRANCE 3




26/04/2008
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